Laurent d'Ursel
Laurent d’Ursel, 60 ans jusqu'à ce qu'on modifie ce texte, est né à Bruxelles, habite à Saint-Gilles depuis 35 ans. Il a étudié l'économie, puis la philosophie, avant de devenir écrivain raté, puis écrivain de rue et enfin artiste-performeur. La 5e Couche est le seul éditeur qu'il n'est pas parvenu à tuer. Il a fondé le collectif Manifestement et, consécutivement, après avoir tenté d'organiser une manifestation "Les SDF descendent dans la rue... pour réclamer une baisse du prix de l'alcool", une permanence sociale pour les sans-abri, organisé tout de même, à la demande de la brigade policière en charge des sans-abris, le "nouvel an des SDF" (tout cela durant l'année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale), il a dépensé tous ses sous et les sous des autres, de préférence riches, dans l'acquisition et la rénovation d'un centre pour les sans-abri et les mal-logés, DoucheFlux, où l'on peut se reposer, charger son téléphone, déposer ses affaires dans un casier qui ferme à clé, faire sa lessive, prendre une douche, profiter des services précieux d'un pédicure, d'un manucure, d'un coiffeur... puis il a fondé avec eux le syndicat des IMMENSES (Individus dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences).
Professeur de français langue étrangère et toujours artiste quand un rendez-vous de son agenda de ministre est annulé, on le reconnait à sa calvitie, son embonpoint de la poitrine (juste parce que c'est un cas de "n" maintenu devant un "p"), son gilet jaune fluo, ses sandales, été comme hiver et sa demi-dure (étant entendu que ce genre de personnage n'a ja-mais de demi-molle), souvent précédé d'un rire tonitruant. Par temps de canicule, on peut lire le premier article de la Constitution du Royaume de Belgique tatoué sur ses fesses, barré de rouge aux fautes laissées par le législateur.
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